Ce siècle avait deux ans que j’avais bu l’ivresse Des amours enfantines du sommeil de la terre. Je m’étais endormi aux barrières du Louvre Et suprême pensée du berceau de la bière En riant apparue. Et puis voici mon cœur Pour la première fois une fleur à la main. Souvenir souvenir, amour que nul n’oubli. Mais le vert paradis de ton premier baiser N’est plus qu’un sombre écueil, laissez-moi m’endormir.

La pluie fracasse les volets bleus, une lumière turquoise traverse la chambre. Un jet de couleur se projette contre les murs. Les couleurs dégoulinent vers le sol, tâchant alors le carrelage. La pièce ne s'appartient plus, tout tangue et les couleurs se figent dans leurs mélange. La respiration s'est suspendue pour quelques secondes, reprend et puis elle s'endort. Le soleil frappe, le bleu s'estompe, le rouge pâlit, et le noir disparaît. Elles s'arrachent ensuite à cette pièce qui se réveille un peu après.. Tout est éphémère il paraît.

Cher Peter, Je t'écris comme il m'arrive parfois, pour rien. Il est 3 heures et je n'arrive pas à dormir. J'ai bu trop de café et les moustiques me tournent autour alors je n'ai rien de mieux à faire. J'ai envie de fuir, de partir dans un autre pays, ou peut-être même dans un autre monde. Je ne supporte plus l'image qu'on les autres de ce que je suis ou de ce que je suis censée être. Je voudrais aller ailleurs, non pas pour tout recommencer mais pour tout arêter. Tu dois te moquer c'est évident je vois déjà ton sourire qui se dessine... Ton si beau sourire, celui qui me fait me rappeler à quel point je me reconnais en toi. Tu m'accepterai chez toi? Juste quelques nuits? Pour oublier le visage de tous ces gens? Je m'ennuie, l'avenir m'ennui. Je n'ai pas envie de grandir, de devenir adulte. Je n'aime pas cette sensation qui commence à s'installer en moi, celle qui me dit "maintenant tu grandis, tu deviens une femme." Elle m'agace, pourquoi faire? Avoir sa vie, son travail, sa famille, essayer de reussir. Moi ma vie elle est déjà passée, c'était mon enfance, mon adolescence et maintenant. Ce qui m'attend demain ne m'interesse pas. Laisse-moi venir avec toi dans ton monde... celui où tout se fige. lady jane

Un soyeux corps d’azur de quinze ans était allongé et un ange le regardait ; envieux. Il le désirait de toutes ses forces, mais le narrateur ne peut pas dire s’il l’aimait ou s’il voulait le posséder. Lorsque ce corps eut vingt ans l’ange fût changé en Homme par Dieu qui jugea que cette passion ne pouvait être en accord avec ce qu’il était. Il devint donc humain et chercha puis retrouva le corps qu’il désirait tant. Il était assis sur un banc public, l’ange déchu s’approcha, l’aborda ; sentir cet être qu’il avait observé durant cinq ans, lui parler, le pétrifia presque de bonheur ou d’euphorie. Il allèrent boire un verre, se revirent quelquefois et tombèrent finalement dans le bras l’un de l’autre pour passer deux belles années ensemble. Mais au cours de la deuxième année le désir de posséder ce corps entièrement devint trop fort et des envies meurtrières s’emparèrent de cet Homme âgé seulement de deux ans. Un soir, l’être qu’il disait aimer était allongé sur leur lit, il le regarda quelques secondes… Une pulsion s’empara de lui et il posa ses mains sur la gorge de « son amour » qui dormait, il commença à serrer, des sons d’étouffements sortirent de la bouche du corps splendide, effrayé l’autre lâcha prise. Au bout de trois mois de ces pulsions incontrôlables qui le détruisait moralement, trop honteux de ne savoir aimer cet être sublime, l’ange déchu décida de se tuer. Au moment de mourir il comprit que cet acte allait les sauver, lui et celui qu’il aimait de façon insensé, il sourit et se tira une balle dans la tête : c’était un mort joyeux.